Préambule
Ma rencontre avec la Porsche 964 RS a commencée par l'achat en juillet 1999 d'un modèle d'occasion acquis dans une concession de Clermont-Ferrand et qui s'est terminée 2 mois plus tard dans le grillage du circuit du Grand Sambuc, au bout de la ligne droite, après une rupture des freins.
Près de 3ans (et un procès gagné en 1ère instance et en appel contre le concessionnaire Porsche) plus tard nous étions donc à la recherche d'une nouvelle RS.
Entre temps le prix avait changé, une belle RS se trouvant à 45 K€ alors que j'avais payé la précédente un peu moins de 40.
Et c'est au prix de 45K€ que je relevais un jeudi de fin juillet 2002, sur l'Argus (le journal hebdomadaire à l'époque) l'annonce d'une 964RS, 1ère main, 29Kkm, préparée en 3,8l en 1994, livrée neuve en France, de couleur noire, visible chez International Motors à Versailles.
J'appelais immédiatement et rdv était pris pour le samedi suivant.
Nous nous retrouvâmes avec mon épouse et un ami spécialement venus de Lyon par le train afin d'ausculter la bête :
Pneus av d'origine, disques usés normalement mais sans crique, aucune trace d'éclat sur le bouclier avant, pas de réglage châssis piste (tout cela laissant penser que les assertions du garagiste selon lesquelles elle n'avait jamais connu un circuit étaient fondées), sans les adhésifs Carrera RS latéraux (ouf!), facture de préparation en 3,8l, carnet d'entretien, parquée en garage protégé dans le 16ème de Paris et un propriétaire multi-possesseur de voitures de luxe, expliquant sans doute le faible kilométrage de l'auto.
Essai autour de Versailles (pas le mieux pour essayer une voiture comme celle-là), passage sur un pont, 4h d'examen et de discussion (mon ami lyonnais est TRES suspicieux) et à notre départ, option jusqu'au lundi suivant.
Achat confirmé le lundi sans possibilité de rabattre le prix, la négociation ne se faisant finalement que sur la CG, les plaques et le plein d'essence qui seront finalement inclus dans l'enveloppe. Cette RS après un WE de réflexion, bien que l'une des plus chères du marché à l'époque était également la plus belle disponible.
Caractéristiques techniques
D'origine, la 964 RS est une dérivée route de la Porsche 964Cup de 1990 fabriquée de fin 91 à fin 92 à un peu moins de 2300 ex au prix de 580KF (≈124K€ actuels).
Le moteur est de 3,6 de cylindré avec une puissance de 260cv à 6100T/mn et 325 Nm à 4800 T/mn au lieu de respectivement 250 et 310 pour la carrera 2 et 265 et toujours 310Nm pour la Carrera Cup de 1990.
Les modifications portent essentiellement sur la cartographie avec un boîtier électronique spécifique, un régime moteur maxi relevé à 6720 T/mn et un rupteur intervenant à 7000 T/mn.
La transmission passe par un volant moteur allégé, une commande de boîte raccourcie et des synchros aciers issus de la Cup.
Au niveau du freinage, la RS hérite de l'amplificateur des Turbo et C4, d'une pression de régulation d'Abs augmentée et de maîtres cylindre au diamètre et au facteur d'assistance majorés, des étriers et disques av de Turbo 3,3l.
Les jantes sont de 17', en magnésium, permettant malgré leur plus grande largeur de gagner plus de 10kgs sur une C2 ou une Cup en masse non suspendue, moins larges à l'arrière toutefois que celles de Cup qui elles restent en alu.
De grosses modifications seront faites sur la caisse (soudée en grande partie), le châssis rigidifié à l’extrême (rotules de jambes de force vissées directement sur la carrosserie au profil spécifique (droite-gauche) permettant de plus grands réglages de carrossage), de grosses barres stab réglables et des combinés Bilstein au tarage très dur. La caisse est rabaissée (10cm du sol av 11 arrière).
Un différentiel autobloquant 20/100% est monté de série.
Le gain de poids sera recherché dans les plus petits détails que ce soit (liste non exhaustive) par l'absence d'insonorisant, la réduction de l'épaisseur des vitres (qui sur les portes seront à ouverture manuelle), les portes à ouverture par sangle, l'absence d'anti-brouillard (remplacés par des caches plastique transparents), la moquette amincie, l'absence de direction assistée, de radio ou de dégivrage, d'essuie-glace arrière, de fermeture centralisée, d'anticorrosion. 1l seulement de lave-glace, une batterie et un faisceau électrique allégés et un capot en aluminium. Les baquets allégés hérités de la 968CS (mais tout de même en 2 couleurs de cuir accordées à la peinture de la carrosserie), prennent la place des sièges électriques de la C2.
Cet arsenal permet d'atteindre un poids de 1220kgs contre 1350 pour une C2 hors option.