Donc Il y a environ 7 ou 8 ans, j'ai acheté avec un ami une feraillerie 348 tb modèle ...
euh je sais plus mais pas les derniers modèles un peu plus abouti que le notre.
Avant de parler de notre 348, je vais parler des 348 en général et des Ferrari de cette époque.
Selon ce que j'ai cru comprendre et ce que je me rappelle vaguement de ces années là (début des années 90),
l'immobilier se porte mal, et les prix des bagnoles de collections flambent, Ferrari croule sous les commandes,
et les bons de comandes se revendent comme des petits pains. La 348 arrive à ce moment là,
il faut mettre au point cette voiture vite fait car la demande est forte.
Il en résulte une voiture pas abouti.
Voilou ce que j'ai cru comprendre de cette époque chez Ferrari, et ce que je dis là n'est qu'une pure interprétation
de ma part de ce que j'en ai compris.
Donc avec cette ami on se met à la recherche d'une 348, on en voit quelques une, la 1ere est belle,
elle n'a eu que 2 proprio, historique limpide, un peu chère, on tente la négo et comme le vendeur est "buté"
et ne veut pas céder 1 centime, on se sent vexé et on la prend pas.
On a tout de même eu la chance de l'essayer et c'est assez riche en enseignement (on en reparlera après).
On en voit 2 ou 3 autres jamais aussi belle que la 1ere, dont une dans un état dramatique,
il était ultra visible qu'elle avait tapé fort et réparée dans les règles les plus respectueuses
de la manoucherie genre pâte à par brise.
Bref on fini par en trouver une qui nous semble belle qui plus est, chez un concessionnaire Ferrari
à Seclin à côté de Lille (celui qui fait maintenant des Lotus et Caterham).
Affiché à 39 000 euros (de mémoire), nous arrivons à la négocier à 36 000 mais sans garanti
.
Elle est à peu près dans les tarifs du marché de l'époque, on va dire qu'à part la très moche
qu'on avait vu qui devait être à 28 000 , la fourchette allait de 32 000 à 42 000.
Donc on repart avec et en partant de Lille on est heureux comme des papes, elle marche normalement bien,
on a un peu de mal à piger la centrale de chauffage, la sensibilité de la direction est curieuse mais
on se dit qu'on va s'y faire.
Quand à la boite, c'est un pure bonheur... à condition d'accepter la lenteur catastrophique des passages de rapports.
Si on veut aller plus vite que la musique ça craque méchant.
Pour la boite comme pour la direction on ne s'inquiète pas car on sait que ça fait parti des caractéristiques le la 348.
Le modèle très beau qu'on avait essayé ( la 1ere) était pareil, donc on s'est dit que c'était juste une histoire
de prendre l'habitude.
Nous en avons été les proprio début mars, et mon pote la sort de temps en en de son côté.
Il roule pas beaucoup avec, juste des petite sorties de 30 à 100 bornes. Puis un jour on va dire courant Mai,
alors qu'il n'a pas attaqué comme un boeuf, il se retrouve à un feu rouge il freine tranquillement et là pas de réponse,
la pédale de frein reste inactive... On en parle, perso la 1ere idée qu'il me vient c'est que le liquide de frein
a l'âge de la voiture, mais pourtant tel qu'il me décrit la chose y a vraiment pas trop de raison pour
une quelconque surchauffe de liquide de frein donc: ???
Je pars donc l'essayer moi même prudemment avec un pote, car tant qu'à la sortir autant en faire profiter quelqu'un.
On quitte le garage tout va bien,il fait bon dehors donc mon pote bidouille la centrale de chauffage pour mettre la clim,
et nous sentons une odeur comme de vieille cigarette de l'habitacle, je me dis que probablement la voiture a appartenu
à un fumeur. Plus on roule et plus ça sent fort, nous arrivons sur l'autoroute et après 4 ou 5 kms, nous voyons apparaître
de la fumée dans l'habitacle, de plus en plus dense. C'est la grande inquiétude, nous n'avons pas d'extincteur, on s'arrête sur la BAU,
on quitte la voiture vite fait, ça fume pas mal dans le compartiment moteur, je sors les kleenex,
et je me prépare à la voir partir en fumée
.
Je me penche sous la voiture à la recherche de flamme et là, j'éprouve un sentiment à la fois de soulagement et en même temps,
j'ai l'impression que cette voiture se fout de ma gueule: Je vois une pauvre courroie qui vient de fondre se poser lamentablement par terre.
Voilà elle prenait pas feu, c'est juste une courroie qui vient de lâcher, celle du compresseur de clim qui vient de serrer.
On avait un problème de frein, on a en plus un problème de clim et ça ne fait que commencer...
On emmène la Voiture chez un spécialiste Porsche ( celui à qui je confie alors ma 911) qui connait bien aussi les Ferrari.
La 348 est équipée d'après ce que j'ai compris d'une pompe électrique de freinage haute pression.
En gros on appuie sur la pédale de frein, un maitre cylindre derrière balance une certaine pression quelque part,
qui est augmenté par cette pompe de haute pression (je dis pas que c'est exactement le fonctionnement du truc,
mais juste ce que j'en ai compris). Il regarde tout ça et il est convaincu que cela vient de la boite à fusible qui est dans
un état d'oxidation lamentable. Cette boite à fusible ne se fait plus chez Ferrari, il est donc contraint de réparer
tout ça du mieux qu'il peut. En tout cas ce problème de freinage est résolu ça nous embêtera plus: 600 euros ( de mémoire).
Il nous confirme que c'est bien le compresseur de clim qui est HS. Bref on roule avec sans clim car la réparation de celle ci,
c'est 2500 euros. Mais on est en train de comprendre aussi que la centrale de chauffage donc on ne comprend pas le fonctionnement,
nous lâche aussi, et là aussi c'est 2500 euros.
Nous avons aussi une vitre électrique paresseuse, et entre le moteur fatigué et le mécanisme à moitié grippé dont on nous conseille
de changer les 2 ( ça doit tourner autour de 800 à 1000 euros l'ensemble, et puis il y a aussi un faux contact dans la porte conducteur
qui fait déconner la fermeture centralisé, mais là c'est une partie du faisceau donc même pas la peine de chiffrer le truc.
De toute façon il n'y a pas depuis l'histoire du freinage, une seule sortie sans qu'un problème ne survienne.
4 ou 5 mois après l'achat il faut se résoudre à la vendre, on tient pas la cadence, un PB de trappe à essence électrique vient de s'ajouter,
c'est un petit électro-aimant qu'il faut changer: 600 euros mais finalement je réussis à rattrapper le coup, car il s'agit juste d'un fils
très très vieilli dans son isolant qui est la cause de cette défaillance.
J'aurais aussi un problème ce contact au niv d'un coupe circuit de batterie, et puis elle se met de temps en temps à brouter ou à caler
au ralenti et puis une petite goutte d'huile sous la boîte.
Bref on fini par la vendre 9 mois plus tard à 27 000 euros (prix d'achat 36000) donc 9000 euros de perdu en 9 mois.
Nous n'avions ni mon ami ni moi la possibilité de financer de telles réparations.
Je n'oublierais pas ma (demi) 348
les bons côtés :
- Ce n'est pas une voiture, c'est une oeuvre d'art, elle était superbe esthétiquement, on pourrait presque se contenter de la regarder
- Avec l'échappement d'origine, elle avait une montée dans les tours magnifiques 19/20
- Elle avait une boite de vitesse (5), bien étagé mais surtout très attachante dans toutes les sens du terme la grille et le côté virile
- On est dans une Ferrari, la voiture dont on rêvait gamin, beau cuir, intérieur très ... Ferrari
Les mauvais côtés:
- au ralenti sans inox un bruit banal équivalent à n'importe quel 4 cylindre essence
- fiabilité et prix des pièces
- Non ce n'est pas une voiture de sport, comment pourrait-elle prétendre en être une quand on a une boite si charmante mais si lente.
Je suis sûr que je me serais fais humilié par une 205 GTI au démarrage tellement il fallait décomposer les passages de vitesses
sans faire craquer tout ça. Et puis surtout on serrait les fesses à 225 sur autoroute tellement la direction était "particulière".
Et impossible d'attaquer au dessus de 90 km/h on se serait fait pipi dessus tellement elle était imprévisible.
En fait c'était essentiellement une citadine
, parce que trop délicate et imprévisible pour une conduite sportive sur route.
L'idée c'est qu'on est entré dans un univers du luxe, du prestige avec des moyens de fauché, un peu comme si un claudo rentrait au Ritz .
D'ailleurs c'est exactement le sentiment que j'ai eu quand j'ai pris RDV devant le réceptionniste de chez Pozzi à Levallois
pour notre soucis de freinage (j'ai annulé le jour même par téléphone).
Il faut m'imaginer rentrant dans la concession, avec les yeux qui regarde partout, avec le sentiment de voir des gens qui s'achète une Ferrari
plus facilement que je me paye un vélo à décathlon, qui vont les faire entretenir, en laissant des chèques de 8000 euros plus facilement
que moi quand je laissais 25 euros chez le coiffeur.
Mon idée c'est que pour entretenir une Ferrari d'occasion, il faut avoir les moyens de s'en payer une neuve.
Et dernier point, malgré mes galères je ne regrette pas un instant de l'avoir acheté, enfant je disais à mes copains moqueurs, j'en aurais une...
c'est fait.
"Laisse tomber papy, tu n'peux rien contre la génétique, je suis programmé pour la vitesse"